Majorque, la surprise

Palma la capitale et ses environs

Aaahhh, les Baléares. Le soleil, l’eau turquoise, les Allemands… Nous n’en connaissons pas grand-chose, à part ces quelques clichés, ce sera donc une totale découverte.
Petite parenthèse, je me rends compte en écrivant cela que nous avons vraiment adopté un autre mode de voyage depuis notre départ (outre le moyen de transport, bien sûr). Avant, j’achetais les guides, je potassais à l’avance comme s’il s’agissait d’un examen auquel nous ne pouvions nous permettre d’échouer. Cette fois-ci, c’est différent. Le fait d’être à vélo, limités en poids, y est certainement pour quelque chose, mais je me rends compte qu’à chaque fois que nous arrivons dans un lieu, nous n’en connaissons rien ou presque. Au mieux, nous savons ce que d’autres gens nous en ont dit. Alors on regarde la veille sur Internet ce que l’on peut faire ou voir, on passe à l’office de tourisme (qui bien souvent ne nous est pas d’une grande aide car on nous dit d’aller voir sur Internet), et roule ma poule. Alors on passe certainement à côté de plein de choses, mais j’ai l’impression de moins nous mettre la pression et de vivre le voyage de manière un peu plus détendue. De toute façon, il faut bien s’y résoudre, on ne peut pas tout voir. Et si on manque quelque chose, c’est qu’on voit autre chose à la place.

Mais retour aux Baléares. Nous n’en connaissons rien, et nous ne savons donc pas trop à quoi nous attendre en faisant nos premiers pas dans Palma de Mallorca. Personnellement, je pensais voir des hordes de touristes courir partout en groupe derrière leur guide, faire la queue pour entrer à la Seu (la cathédrale) ou à l’Almudaina (le palais royal), me faire harceler par les serveurs en terrasses pour que nous choisissions leur restaurant. Eh bien pas du tout. Je mentirais si je disais qu’il n’y a pas de touristes, on entend beaucoup parler autre chose que l’espagnol (allemand en majorité, c’est vrai, mais aussi anglais, et certaines langues d’Europe de l’Est que je ne me risquerais pas à nommer de peur de me tromper). Mais rien à voir avec ce que nous avons pu voir dans d’autres villes touristiques. Là, c’est plutôt paisible. Cela s’explique peut-être par le fait que nous sommes lundi et qu’un certain nombre de musées ou autres lieux touristiques sont fermés. Et cela se confirme le lendemain lorsque nous voyons au loin dans le port un énorme bateau de croisière qui n’était pas là la veille, et que nous nous retrouvons encerclés par un flot de touristes français (eh oui, car ils sont là aussi) sur le parvis de la cathédrale. La ville est donc un peu plus animée, mais rien de comparable à certaines de nos expériences antérieures. Et sachant que la population de Palma est multipliée par dix les mois d’été, disons que nous sommes bien heureux d’être en mars et de pouvoir profiter de la ville en toute tranquillité.
Voilà pour notre première surprise. La seconde est linguistique. Nous ne savions absolument pas qu’à Majorque, on parlait catalan. Un catalan un peu différent du catalan « officiel », nous a-t-on dit, mais catalan tout de même. Par contre, il faut parfois tendre un peu l’oreille pour l’entendre, et s’éloigner des centres urbains et des lieux touristiques, parce qu’une grande partie des Espagnols majorquins ne sont pas originaires de l’île et parlent donc castillan.

Notre séjour dans la capitale a été de courte durée. Deux jours à flâner dans la ville et à visiter quelques-unes des attractions. La cathédrale, pour laquelle nous avons pas mal hésité parce que bon, des églises et des cathédrales, comment dire, heu… Vous avez compris. Mais celle-ci, est le plus grand édifice religieux de l’île et le deuxième plus grand d’Espagne après la cathédrale de Séville. Et les travaux de rénovation du cœur ont été confiés au célèbre architecte Antoni Gaudí, dont nous apprécions beaucoup le travail. Nous sommes donc convaincus.

Même chose pour l’Almudaina. Ancien alcazar réutilisé et modifié pour en faire le palais royal (toujours utilisé), nous nous disions que nous avions déjà vu cela en bien plus beau. La visite étant gratuite, nous nous sommes laissé tenter. Effectivement, rien à voir avec les autres merveilles que nous avons pu admirer. C’est principalement l’extérieur qui a gardé son caractère arabe. Mais il est toujours intéressant de découvrir ce genre d’endroits.

Enfin, nous avons visité la Fondation Pilar et Joan Miró, un musée d’art dédié aux œuvres du peintre catalan. Il s’agit en fait de la résidence des époux Miró où se trouvent les ateliers de l’artiste, et d’une collection de plus de 6 000 de ses œuvres. Les jardins où sont exposées quelques sculptures sont également accessibles. L’ensemble est aujourd’hui un centre culturel où sont organisés divers événements, expositions ou ateliers, entre autres. Malheureusement, la partie collection n’était pas ouverte, car une exposition spéciale était en préparation. Nous n’avons donc pu voir que les ateliers et les jardins. Tout est resté tel quel, selon les souhaits de Miró, et il est très intéressant de pouvoir admirer le travail de l’artiste en ayant l’impression qu’il pourrait entrer d’un moment à l’autre. Nous ne sommes pas du tout connaisseurs, mais nous avions, comme tout le monde, déjà vu certaines de ses œuvres. Nous avons donc trouvé intéressant de voir où il travaillait, alors que nous ignorions même au départ qu’il avait vécu et était mort à Palma.

C’est tout pour la capitale. Le troisième jour, nous nous sommes rendus à Sóller, petite ville de la côte ouest située dans la Serra de Tramuntana, à une trentaine de kilomètres de Palma. Attraction on ne peut plus touristique (voire kitsch), nous avons pris le train d’époque en bois pour nous y rendre. Eh oh, on n’allait pas se taper la montée à vélo, non plus… En tout cas, kitsch ou pas, nous avons découvert une très jolie petite ville nichée dans la montagne. Outre son caractère et son architecture historiques très agréables à regarder, la municipalité est appréciée pour son accès à la mer (à seulement trois kilomètres), et pour ses possibilités de randonnée. Bien sûr, il y a aussi la traditionnelle plaza et ses bars et terrasses au soleil où finissent toujours par s’arrêter les visiteurs, quelle que soit la raison de leur venue. Ne disposant que de l’après-midi, nous avons décidé de ne pas nous rendre au port (nous aurions pu y aller dans la deuxième attraction touristique kitsch du lieu : le tramway d’époque, en bois lui aussi), mais plutôt de rester sur les hauteurs et de marcher. Grand bien nous en a pris. Nous nous sommes retrouvés perdus dans les hauteurs de la ville au milieu des vieilles bâtisses en pierre (rénovées à coût très élevé, cela va sans dire, et louées ou habitées par des étrangers) dans des petites ruelles et des chemins où pendent citrons et oranges provenant des jardins, avec une vue imprenable sur les montagnes environnantes. Loin de la ville et de sa foule, nous avons vraiment pu profiter de ce lieu paisible.

Plus de photos de Palma et ses environs ici.

À SUIVRE…


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