C’est un phénomène que l’on aurait pu observer au Québec, on n’en a pas eu l’occasion. C’est donc un phénomène que l’on ne va pas louper ici dans l’ouest canadien : la montaison des saumons.
Chez les saumons du Pacifique, la montaison est une hécatombe (au sens premier du terme, David !) mais je lui trouve un côté poétique car source de vie.
Nous avons regardé ce documentaire et avons eu envie de le partager. Peut-être le connaissez-vous ? Si non, prenez une pause de 43 minutes. Âmes sensibles, ne pas s’abstenir !
Retour à l’école :
Le cycle du saumon est enseigné aux enfants. Comme j’avais l’intention de me coucher moins con aujourd’hui, je me suis lu un support de cours. À vous maintenant… Interrogation la semaine prochaine.
Les différentes espèces de Saumons du Pacifique
Il y a 5 espèces de saumons du Pacifique en Amérique du Nord : le King salmon (Chinook), le Coho, le Red salmon (Sockeye), le Chum et le Pink. Leur habitat naturel s’étend du Pacifique Nord à la mer de Béring. Son nom scientifique « Oncorhynchus » signifie « bec crochu ». Il provient de la forme que prend sa mâchoire à la suite des importantes transformations physiologiques qu’ils subissent pendant la période de frai. La couleur rouge de leur chair bien que génétique, peut varier en fonction de leur régime alimentaire. Toutes les espèces de saumons du Pacifique ont en commun deux caractéristiques :
– Ils vivent à la fois en eau douce et en eau salée.
– Ils meurent après la reproduction (caractéristique que l’on ne retrouve pas chez les saumons de l’Atlantique).
Le King ou Chinook

C’est le plus gros et le moins commun des 5 espèces. Son poids moyen est de l’ordre de 10 à 15 kg mais le record en rivière est de 44 kg. En mer, des poissons de plus de 50 kg sont assez souvent pris au filet. Le King est l’emblème de l’Alaska. Sa maturité sexuelle tardive explique pour partie la taille exceptionnelle qu’ils peuvent atteindre.
Le Silver salmon ou Coho

Nettement plus petit que le king, le poids moyen des prises est de l’ordre de 4 kg. Le record pour l’Alaska est de 12 kg. Après l’éclosion, les silvers passent un à deux ans en eau douce suivis de deux années en mer. Ils retournent ensuite se reproduire sur les lieux de leur naissance à trois ou quatre ans.
Le Red Salmon ou Sockeye

C’est l’archétype du saumon avec ses sauts spectaculaires au dessus des chutes d’eau. Du reste « Sockeye » signifie « Poisson des poissons » en indien Salish. Les reds passent eux aussi un à deux ans en eau douce pour une durée de vie de 4 à 8 ans. Ils passent donc la majeure partie de leur vie en mer.
Le Saumon Chum ou Dog

Les chums sont les moins appréciés, leur goût n’est pas le même que celui des autres espèces et leur chair moins grasse car ils se nourrissent beaucoup d’algues. Les inuits s’en servent pour nourrir leurs chiens.
Le Pink salmon ou Humpy

C’est le plus petit des saumons Pacifique car il atteint sa maturité sexuelle à deux ans. Les pinks migrent en mer dès leur naissance. Il est très facile à reconnaître car il développe une bosse dès son entrée en eau douce (en anglais, humpy signifie « bossu »). Ce cycle particulier fait que dans la plupart des rivières, les pinks ne retournent sur leur lieux de naissance pour se reproduire que tous les deux ans. Curieusement, il y a des rivières paires et des rivières impaires !
Le cycle de vie des saumons
Le cycle de vie des saumons du Pacifique commence par la ponte de milliers d’œufs sur le fond d’une rivière ou d’un lac. Selon le lieu et selon l’espèce, la ponte ne se produit pas à la même époque. En Alaska, les saumons se reproduisent de juin à septembre. Le mâle et la femelle effectuent un incroyable voyage à contre-courant pour retourner pondre sur le lieu de leur naissance (jusqu’à 2000 kms sur le Yukon !). Lors de cette remontée ils subissent une transformation physique importante et meurent après la reproduction. Leur couleur qui passe progressivement de l’argenté au rouge, violet ou vert selon l’espèce aide les membres d’une même espèce à s’identifier pour la reproduction. Les mâles développent une mâchoire crochue.
Les saumons ne se nourrissent plus dès qu’ils retournent en eau douce, et, par voie de conséquence leur condition physique se dégrade progressivement.
Lorsque la frayère est atteinte, la femelle creuse un trou pour y déposer ses œufs. Cette opération de terrassement attire les mâles qui se combattent pour obtenir le droit à la reproduction. Sur les milliers d’œufs pondus et recouverts de gravier bien peu arrivent à maturité. Certains sont emmenés par le courant, d’autres sont mangés par d’autres poissons. Les jeunes restent sur les lieux de leur naissance pendant une durée variable selon l’espèce puis entament leur migration vers la mer dans laquelle ils vont grossir rapidement avant que l’heure de la reproduction ne soit venue et les ramène sur le lieu de leur naissance.