Faute de travail, j’ai fait une pause de traduction de deux jours : un week-end, quoi. C’est plutôt bien tombé, je travaillais sur un projet qui aurait dû m’occuper tout le samedi, voire une partie du dimanche, et il a été annulé, alors que j’avais commencé depuis deux heures. Bon, vu la taille du projet, cela fait un manque à gagner non négligeable, surtout quand on n’a qu’un revenu à la maison. Ceci dit, j’étais bien contente, d’autant que les prévisions météo étaient excellentes. Effectivement, grand beau samedi et dimanche. Nous décidons donc de faire des trucs sur place samedi, et de louer une voiture dimanche pour notre deuxième escapade dans les Rocheuses.
Samedi, mission n° 1 : échanger mon permis de conduire. J’ai toujours le permis québécois, parce que lorsque je suis allée l’échanger il y a plus d’un mois, le système informatique était en panne (sentiment de déjà vu, non ?). Toujours est-il que là, je suis motivée, nous prenons le bus et nous présentons là-bas : c’est déjà bien, c’est ouvert le samedi. Et voilà que finalement, non, ce n’était pas mon jour. Je me fais refouler sans aucun scrupule par la fille au guichet parce que je n’ai pas de justificatif de résidence. Je lui ai pourtant présenté deux pièces d’identité, je lui ai expliqué que je n’ai pas encore ma carte de maladie d’Alberta (parce qu’ils sont super longs à l’envoyer), que c’est la deuxième fois que je viens et que la première fois, on ne m’a pas demandé de courrier adressé à mon nom comme preuve de résidence, j’ajoute que Stéphane, qui est témoin de la scène, assis dans son fauteuil, a changé le sien sans cette pièce justificative, je me lamente, je fais la malheureuse, les yeux doux, la méchante, TOUT ! Et ben rien à faire, elle me dit qu’elle ne peut rien pour moi. Je peux vous dire que je suis sortie de là en criss, et qu’il va encore me falloir un bon mois pour que je me décide à y retourner. De toute façon, comme la dame me l’a si bien dit et redit : vous avez trois mois pour changer de permis. Comme si je ne le savais pas, mffff !!! Bon, cela fait un peu d’ombrage sur le super week-end ensoleillé qui se présageait. Nous traversons la rue pour aller attendre le bus qui nous emmènera en ville, puisque nous avons décidé d’aller poursuivre notre exploration du centre-ville. Mais là, que vois-je ? Une épicerie fine italienne, qui ressemble plus à un supermarché en fait. Je traîne Stéphane à l’intérieur (eh oui, le pauvre, il y a droit à chaque fois…) et franchement, ni lui ni moi ne regrettons. Ce magasin est génial. Il y a plein de trucs européens, du fromage, de la CHARCUTERIE (c’est la première fois que nous voyons du jambon digne de ce nom depuis notre installation dans l’Ouest), du fromage (of course…), du pain frais, des tonnes et des tonnes de pâtes différentes en provenance directe d’Italie, les olives à foison, des sauces en veux-tu en voilà, bref, un paradis pour les gourmands que nous sommes. Il y a même un petit coin cadeaux avec divers ustensiles de cuisine sympa, des cafetières italiennes super jolies, de la déco, etc. Bon, nous avons été raisonnables et ne sommes sortis qu’avec… un saucisson sec. ne me demandez pas depuis combien de temps nous n’en avons pas mangé, je ne m’en souviens même plus ! Et voilà qui me fait oublier mes déboires avec le services des permis de conduire.
Après cela, direction downtown Calgary. Aujourd’hui, nous montons à la Calgary tower. Rien de bien neuf dans le concept : un tour vitrée de laquelle on peut voir la ville et ce qui l’entoure. Nous profitons du beau temps pour aller voir ça. De là, nous nous rendons bien compte que les alentours de Calgary sont plats. Heureusement qu’il y a les montagnes d’un côté, sans cela, on pourrait se demander ce que nous sommes venus faire ici, hi hi. Sinon, en haut de la tour, il y a aussi un resto. On testera une autre fois, cela nous permettra d’avoir la vue de nuit !



Nous avons aussi découvert le Eau Claire market, une espèce de centre commercial pas bien grand situé en plein centre-ville, dans le quartier Eau Claire (d’où son nom). Bon, le centre commercial en soi ne nous a pas enthousiasmés. Par contre, il y a un ou deux magasins vraiment sympa à l’intérieur. J’ai déjà commencé une liste d’achats 😉
Nous allons ensuite chercher la voiture vers 17 h 30, après avoir flâné dans les rues (Stephen avenue, une rue piétonne avec des magasins, des terrasses et des gens qui jouent de la musique quand il fait beau, est beaucoup plus agréable dans ces conditions que comme nous l’avions vue plus tôt) et les parcs. Nous avons ainsi découvert Olympic Plaza, petite place en l’honneur des JO, puisque Calgary a accueilli les jeux d’hiver en 1988. L’été, la ville y organise des concerts en plein air. L’hiver, il y a une patinoire publique installée.
Une fois dans notre Ford Focus, nous voilà partis pour… Ikea ! Ah oui, là, y en a marre des cartons qui traînent encore dans le salon, des nos vêtements qui sont rangés, eux aussi, dans des cartons, et de notre table de salon, devinez… en carton. Nous nous trouvons donc un meuble pour ranger CD et DVD, des accessoires divers pour la maison, etc. Par contre, pour la table de salon, il faudra attendre encore : il n’y en a plus en stock. Les prochaines arrivent lundi. Dommage, à deux jours près. Et on veut vraiment celle-là, car comme vous le voyez, nous ne pouvons pas accorder n’importe quoi avec le meuble que nous avons choisi. Il va donc falloir y retourner. Nous rentrons ensuite bien tard, après avoir fair un saut au supermarché d’à-côté histoire de profiter de la voiture pour racheter les trucs lourds et encombrants. On a bien mérité une tite bière de Whistler après ça, tout en montant notre meuble en kit !


Dimanche, 5 h 30, nous nous levons (oui, c’est tôt, compatissez). Si nous partons si tôt, c’est que nous allons randonner près du lake Louise, l’un des lacs les plus connus du Canada, et donc où il y a toujours un monde fou. Nous nous disons (en suivant les conseils du guide) que si nous partons tôt, nous aurons la montagne pour nous. On ne croyait pas si bien dire !
D’abord, le lac est encore gelé, mais cela, nous nous en doutions. Donc pour la magnifique photo du lac turquoise au pied des montagnes, on repassera (c’est prévu…). Mais pour une première fois, avouez que le paysage est pas pire quand même. Toujours gelé, mais turquoise en-dessous, entouré par ces pics rocheux encore enneigés, c’est tout simplement magnifique. Nous entamons donc la marche qui devrait nous prendre 5 h aller-retour, jusqu’à un salon de thé perdu dans la montagne. Nous avons choisi cette randonnée parce qu’elle est censée être faisable au printemps et à l’automne, à l’inverse d’autres qui ne sont pas praticables. Bon, et bien, de la neige, il y en a. Des panneaux qui indiquent le sentier, beaucoup moins. En fait, on est encore trop tôt dans la saison. Du coup, côté positif : nous sommes seuls ! Côté négatif : nous reviendrons trempés, hi hi. Mais que de bonheur ! Les photos parlent d’elles-même. Le « sentier » mène à une vue sur six glaciers, que l’on entend tout au long de la marche lorsque des blocs de glace se détachent. Ce n’est pas le glacier Grey ni le Perito Moreno, c’est sûr, mais le paysage dans son ensemble est tellement exceptionnel que c’est tout simplement splendide. Par contre, je ne suis pas rassurée par l’absence de balisage, le fait que dès le début, des panneaux nous indiquaient des risques d’avalache (ben oui, toute cette neige et 30 degrés en plein soleil, ça fond…) et les coulées de neige que nous observons et traversons tout au long du chemin. Au bout d’un moment (2 h 30 de marche quand même), j’obtiens gain de cause et nous rebroussons chemin : nous n’avons pas atteint le salon de thé, nous l’avons dépassé. Pourtant c’est censé être un énorme chalet en bois bien visible. Mais à cet endroit, il n’y avait même plus de traces de pas. Par contre, le point de vue était superbe.
Le retour se fait beaucoup plus rapidement et facilement. Mais marcher dans la neige c’est tout de même bien fatigant. Nous arrivons de nouveau au lac vers 12 h 30, l’heure du pique-nique : saucisson sec et cake maison sur un banc au soleil (38 degrés tout de même en plain cagnard, vous vous doutez qu’avec la réverbération, nous sommes revenus couleur écrevisse) : trop cool ! Là par contre, on comprend pourquoi il fallait partir tôt (ou très tard) pour la marche : le tour du lac est une autoroute. C’était vraiment plus calme ce matin.




Nous quittons Lake Louise à 14 h, le fait d’être partis tôt nous laisse encore une bonne partie de l’après midi avant d’aller rendre la voiture. Et pour faire passer le temps, rien ne vaut une petite sortie chez Walmart ! Pour le coup, ce n’était pas vraiment par plaisir, nous sommes allés acheter une tondeuse. Et oui, nous sommes responsables de la tonte de notre coin de gazon, alors nous n’avions pas le choix. Stéphane voulait une tondeuse à rouleau (il passera tout l’après-midi demain à tondre la pelouse, avec les parties en pente infaisables, le pauvre, je compatis). Nous en profitons pour acheter un barbecue, parce que moi, je tiens plus, ça sent la viande grillée dans toute la ville de ce temps-là. Et il faudrait tout de même bien qu’on finisse par goûter la fameuse viande d’Alberta. Et le dernier achat compulsif du week-end : un kit de jardinage. Nous avons une plate-bande devant chez nous et avons décidé d’en faire quelque chose. Alors c’est parti pour le désherbage, nous avons passé la soirée d’hier à nettoyer tout cela, et avons même découvert que nous avions des tulipes, dont une en fleur ! Il ne nous reste plus qu’à planter les graines que nous avons achetées et voir ce que cela va donner. Mais entre temps, notre nouvel ami, Gaston, le voisin Québécois qui n’a toujours pas débarrassé sa roulotte, et venu jaser un peu. Il nous a offert des trucs à planter : iris, melons et poivrons. Nous allons donc voir si nous avons la main verte !


