Confinement oblige, les déplacements sont plutôt limités. Enfin, c’est le Yukon, n’exagérons rien. On peut se déplacer, mais pour aller où? Notre vaste territoire ne compte que trois routes principales. S’ajoutent à cela une où deux routes un peu empruntées, menant à des mines – exploitées ou non. Et deux parties de routes pour relier tout ça. Vous l’aurez compris, en deux ans, on en avait déjà parcouru la plus grande partie. Mais nous avons tout de même trouvé de quoi nous amuser.
Long week-end du solstice, direction Nahanni Range Road. Cette route-là, en gravier, nous avait déjà tapé dans l’œil sur la carte avant notre arrivée, lorsque nous découvrions le Yukon sur la papier. En effet, c’est la route qui permet d’accéder au parc Nahanni, qui nous laissait rêveurs lorsque nous étions aux Territoires du Nord-Ouest, car nous le savions inaccessible (https://www.pc.gc.ca/fr/pn-np/nt/nahanni/info). Nous avions vu qu’un chemin menait sur le territoire du parc par le Yukon. Nous savions aussi qu’il ne nous permettrait pas d’entrer dans le parc, parce qu’il mène à une mine, à Tungsten (une mine de… tungstène, ha ha). Mais c’était l’occasion d’aller admirer les magnifiques paysages de la région, et de retourner aux T.N.-O. par la même occasion, puisque la route se termine de l’autre côté de la frontière. Nous avons donc profité de ces quelques jours pour aller voir du pays. Étienne en a pris plein les roues, et nous… plein les yeux!




Le week-end suivant, direction le lac Ashihik (prononcer à peu près « éjak »), du nom de la Première nation locale. Encore une fois, de la route de gravier, parce que nous aimons nous faire secouer les miches. Mais ça valait la peine. En arrivant au bout du chemin, au bord du lac, presque seuls (un exploit dans les campings assez proches de la ville cette année en raison de la COVID qui empêche les gens d’aller vadrouiller hors du Yukon), nous savions que la soirée serait bonne. Soleil et absence de moustiques nous ont convaincus. C’est quand même bien, la solitude…



Début juillet, le 1er, pour être précis, le Yukon a décidé de rouvrir ses frontières aux résidents de la province et des territoires voisins. Nous avons donc opté pour une petite virée de 10 jours en Colombie-Britannique, sur la route 37. La Stewart-Cassiar Highway file droit vers le sud. Elle est connue pour ses paysages, notamment jusqu’à Stewart, à la frontière avec les États-Unis. Nous avons choisi de descendre plus bas, jusqu’à Prince-Rupert, histoire d’aller voir la mer. Petite déception de la part de cette ville minière pas très jolie qui essaie de profiter difficilement du tourisme en temps normal, et encore plus difficilement cette année. Petit plus : notre retour dans un bar, la microbrasserie locale, qui elle, ne fût pas décevante.



Notre coup de cœur a en effet été Stewart, petite ville minière qui peine elle aussi à recevoir son lot de touristes cette année (l’expérience n’en est que plus plaisante pour nous, avouons-le). La route menant à la bourgade est magnifique, bordée de montagnes vertes, de glaciers et d’innombrables chutes d’eau. Un peu difficiles à admirer à l’aller sous les nuages, mais bien mieux à notre retour. Seule déception : la ville est à la frontière américaine. À quelques kilomètres de là, on entre à Hyder, village d’Alaska de 40 habitants. Il n’y a probablement pas grand-chose à y faire, mais c’est par cette route que l’on accède au soi-disant incroyable Salmon Glacier. Nous n’avons malheureusement pas eu la chance d’aller le vérifier puisque le passage de la frontière nous était interdit.




Pour le reste, la route, très belle en effet, a souvent été nuageuse ou pluvieuse, ce qui nous a empêché de faire les randonnées que nous avions prévues. Nous étions quand même assez tranquilles point de vue météo le soir, et avons pu profiter du camping, sous la tente moustiquaire bien sûr – les moustiques, eux, ne sont absolument pas touchés par la pandémie. La faune nous a également gâtés; nous ne comptions plus les ours sur le bord des routes. Et après tout ce temps, c’est toujours aussi magique…

Entre ces petites escapades, nous nous occupons de notre potager, le projet de l’été. Le climat nordique ne facilite pas les choses. Nous avons dû faire germer un certain nombre de graines à l’intérieur dès le mois de mars. Nous avons donc repiqué quelques betteraves, carottes et courges dans la petite serre, et des brocolis, choux-fleurs et haricots en extérieur. Nous avons ensuite planté des radis et des pommes de terre, et nous regardons tout ça pousser, difficilement, il faut bien le dire. Soleil et chaleur ne sont pas tellement au rendez-vous cette année… Mais la première récolte de radis a été un succès et nous nous sommes régalés. Après avoir éclairci les carottes et les betteraves, nous avons pu faire un petit festin de fanes, et les mini-betteraves ont été bues en smoothie. Miam! Pour le reste, on observe et on attend, en espérant que les premiers froids arriveront suffisamment tard pour laisser le temps aux légumes de grossir un peu.




