Le premier mois de 2019 a été marqué par le retour du vrai froid du Nord… ENFIN! Et chez nous, grand froid rime avec beauté : ciel bleu, soleil, lumière éblouissante et arbres givrés. Tout ce qui nous a manqué depuis le début de l’hiver. Mais grand froid rime également avec bien au chaud chez soi. Les activités extérieures ont donc été plutôt limitées, à part quelques petites marches par-ci par-là. Nous avons donc longé le fleuve fumant à plusieurs reprises, et découvert tout un réseau de sentiers autour de Chadburn Lake : à 5 kilomètres de la maison en voiture, nous n’avions pas encore pris le temps de nous y aventurer.


La grosse sortie du mois nous a menés sur les traces de Nicolas Vanier et de son Dernier trappeur. En effet, la cabane qui a servi de décor au film a été construite à une demi-heure de chez nous, au bord de Fish Lake. Nous sommes donc allés à sa recherche, et avons atteint notre objectif. Cela n’a toutefois pas été facile, car le sentier n’étant pas marqué en hiver, il a fallu se frayer un chemin dans les broussailles et les buissons, et traverser un ruisseau non gelé (Stéphane s’est mouillé les pieds…, la glace a craqué sous son poids). Finalement, nous sommes arrivés à la cabane où nous avons pu manger et nous réchauffer : elle n’est plus entretenue, mais de nombreux randonneurs s’y arrêtent et on peut y trouver le minimum vital. Il y a quand même un foyer et les meubles sont restés sur place. Difficile de réchauffer vraiment le lieu, parce que les murs ne sont pas hermétiques, mais quand il fait -25 dehors (c’était le cas), on est content de se protéger du vent.



Le point fort de cette balade de 20 km (quand même…) n’aura cependant pas été la maisonnette, mais bien la harde de caribous que nous avons pu observer au lever du soleil en atteignant la crête de la montagne. Une première : on a beau être végétaliens, les caribous manquaient à notre tableau de chasse (ha ha ha). C’était tout simplement magnifique.
Par contre, vous voulez connaître le point négatif? On a eu très mal au dos le lendemain… parce qu’on a porté nos raquettes dos toute la journée, mais pas aux pieds. Il a eu beau faire froid, l’épaisseur de neige n’était pas là. Malheureusement.
Mais la nature a remédié à ça le week-end suivant. Nous avions loué un petit chalet près du lac Kluane dans l’espoir d’aller randonner à la grotte de glace qui se trouve dans les environs. Nous avons dû changer notre fusil d’épaule en nous réveillant le samedi et que nous avons retrouvé Étienne sous 10 cm de neige. La route n’était pas dégagée et nous étions encore à 60 km du départ de la randonnée, et à 150 kilomètre de Whitehorse. Nous avons donc décidé de rentrer. Nous avons tout de même fait une petite halte sur la route dans le parc pour marcher sur une partie du sentier Auriol, histoire de ne pas avoir fait toute cette route pour rien. Et là, pour le coup, les raquettes étaient bien à nos pieds. Pendant 6 km seulement, mais c’était déjà ça. Et la grotte, ce sera pour une prochaine fois.

Et cette neige, elle est tombée pile au bon moment, juste avant le départ de la Yukon Quest le 2 février. Mais ça, on vous le racontera plus tard. Suspense…