Il y a quelques temps déjà, c’est vrai. En fait, il y a un mois, nous partions.
Ce voyage en Islande a été modifié à plusieurs reprises. Nous devions à l’origine aller y passer un mois en janvier, y travailler et profiter de notre temps libre. Un peu comme nous l’avions fait à Yellowknife l’an dernier. Mais les événements ont tout chamboulé, et il fallu nous réorganiser. Nous avons donc choisi de modifier notre vol, de raccourcir le séjour, et de changer les dates. De toute façon, nous n’avions pas vraiment le choix; maintenant que je suis employée, je ne prends plus mes vacances quand je veux, comme je veux. Bref, nous avons donc opté pour le mois de mai, encore hors saison, pour éviter la cohue et les prix trop élevés. Raté! L’Islande nous a surpris sur bien des points, à commencer par les dates de la saison touristique. Il faut savoir que le pays mise beaucoup sur le tourisme depuis plusieurs années. Les visiteurs sont accueillis à bras ouverts lorsqu’ils font escale à Reykjavík vers une autre destination et peuvent passer jusqu’à sept jours sans surcharge sur le prix du billet d’avion. Et nombreux sont ceux qui en profitent, ils auraient tort de ne pas le faire. Mais cela se sent, dès l’arrivée à l’aéroport. Il y a du monde. Beaucoup de monde. Même en mai. Et comme le vol Icelandair arrive tôt, on se retrouve entouré de touristes à errer dans les rues de la capitale à 9 h du matin un dimanche, où tout est encore endormi après une soirée de veille pour les locaux. Étrange sentiment. Cet afflux touristique se ressent aussi, et surtout, dans les prix. Je ne parle pas du coup de la vie (qui est exorbitant. nous le savions), mais du prix des hébergements, qui devraient normalement être plus bas hors saison, en mai et en septembre. Mais le hors saison semble avoir totalement disparu du vocabulaire islandais, et nous avons tout payé le même prix qu’en juillet. Et nous avons campé!




Nous sommes donc arrivés tôt et fatigués à Reykjavík, mais en vacances. Nous avions réservé une chambre que nous avons pu occuper dès le matin, une chance. On en a donc profité pour poser nos affaires avant d’aller découvrir la ville. La première chose que nous ayons vue est… une boulangerie. Et sa file d’attente jusque sur le trottoir. Comme notre corps se croyait en pleine nuit, nous avions bien besoin de manger quelque chose, alors nous avons commencé par nous gaver d’un croissant et d’un pain au chocolat bien gras, accompagnés d’un café, boisson incontournable en Islande (ne me demandez pas pourquoi). Après ce remontant, nous sommes allés arpenter la ville et avons continué le lendemain, sous le soleil. Il faut le mentionner parce que les locaux nous ont bien dit que deux jours de soleil d’affilée, c’était rare et que nous avons pu constater qu’ils disaient vrai.
Nous avons ensuite quitté la capital pour le « cercle d’or », le circuit le plus touristique de l’île. Il s’agit d’une boucle assez courte au sud de Reykjavík, sur laquelle on peut admirer des paysages très variés : montagnes, glaciers, champs de lave, geysers, falaises et cascades. L’Islande est une île volcanique et on s’en rend vite compte.



Nous avons ensuite mis le cap vers l’Ouest et les fjords, une région moins fréquentée (et cela se comprend, quand on voit l’état des routes). En chemin, nous avons posé un pied en Amérique et l’autre en Europe, puisque c’est là que se séparent les plaques eurasienne et nord-américaine. Après cette petite pause, nous avons repris la route vers la péninsule du Snaefellsnes, au sud des fjords de l’Ouest, dont nous avons fait le tour en deux jours, avant de prendre le traversier. La pluie nous a accompagnés à partir de là pendant presque tout le séjour, et nous avons fait de notre mieux pour profiter des éclaircies au maximum. Nous avons pu admirer des paysages extrêmement variés et avons croisé beaucoup de moutons. Un petit peu d’Irlande. Nous avons aussi vu beaucoup d’oiseaux.




Le traversier nous a transportés sur la côte sud des fjords, et là, les touristes ont tout de suite été moins nombreux, pour notre plus grand plaisir. Nous avons commencé par trouver une source d’eau chaude et nous y plonger. Après cela, nous étions prêts à poursuivre notre route. Nous avons longé la côte en empruntant des routes plus tortueuses les unes que les autres, parfois non asphaltées. Disons que nous avons profité du paysage, la vitesse nous empêchant de faire autrement. Et nous n’avons pas été déçus. Les fjords de l’Ouest sont magnifiques, en dehors des sentiers battus (mais battus par le vent), et chaque virage permet de découvrir une nouvelle plage, un nouveau village coloré, un nouveau mont ou une nouvelle cascade. Nous avons donc fait le tour de la péninsule, puis remonté la route vers le nord, jusqu’à ce qu’elle s’arrête et nous force à faire demi-tour. Nous sommes ensuite retournés à Reykjavík pour la dernière nuit, où nous avons profité de l’une des piscines thermales de la ville pour un dernier moment de détente.

Nous nous sommes retrouvés bien vite dans notre Grand Nord à nous, mais qui avait bien changé depuis notre départ : les arbres avaient des feuilles, l’herbe avait poussé, les lacs étaient presque complètement dégelés, et il faisait plus de 20 degrés. Le moment idéal pour étrenner notre nouveau canot (et oui, nous récidivons) et profiter de l’été qui va passer bien vite. Le soleil de minuit durera encore quelques semaines. Il ne faut pas tarder!