Far far away under the midnight sun

Vous cherchez un endroit éloigné pour vos vacances? Vous aimez rouler pendant longtemps, très longtemps? Vous aimez la forêt et les grands espaces? Vous cherchez le dépaysement? Bienvenue aux Territoires du Nord-Ouest! Mais n’oubliez pas votre anti-moustiques… Ou vos manches longues.

Nous sommes donc de retour d’une escapade d’un peu plus de 10 jours dans une zone assez reculée de notre beau pays, tout au Nord, où les canots et les pick-up sont les principaux moyens de locomotion, où il n’y a que trois routes (une seule asphaltée), et beaucoup plus de routes de glace praticables seulement l’hiver, où il est impossible de compter les lacs tellement il y en a. Étonnement, on croise tout de même un certain nombre de touristes. Pour les activités nautiques, souvent. Pour le dépaysement, sinon. Mais pour voyager dans le Grand Nord, il faut être préparé. Préparé à l’éloignement, à l’absence de services, et au coût de la vie. Il faut prévoir son itinéraire pour savoir où remplir le réservoir d’essence (et accepter de payer le carburant beaucoup plus cher qu’ailleurs), ne pas compter sur une variété de produits exceptionnels (et là encore, accepter de payer le prix fort), et emporter avec soi le nécessaire pour régler les petits problèmes mécaniques (car oui, vous l’aurez compris, un voyage avec M. Leblanc est synonyme de petits problèmes mécaniques). Et surtout, prévoir un sacré budget si l’on veut vraiment profiter des attractions grandioses qu’offre le territoire. Ce n’était pas notre cas. Il a fallu faire des choix. Et dépenser 5000 $ pour se rendre dans un parc national, aussi grandiose soit-il, simplement parce qu’il n’est accessible qu’en avion ne faisait pas partie de nos choix. Une prochaine fois, peut-être. Cela a donc réduit notre itinéraire de manière significative, puisque nous n’avons finalement pas emprunté la route de gravelle de 500 km qui mène au parc en question, Nahanni National Park (http://www.pc.gc.ca/fra/pn-np/nt/nahanni/index.aspx). Pas de retour par la Colombie-Britannique non plus, du coup, ni de passage par l’Alaska Highway. Ce n’est que partie remise.

C’est donc vraiment le dépaysement que nous sommes allés chercher. Et le plaisir de profiter de notre van, bien sûr! Et pour cela, nous avons été servis. Le van, on en a bien profité. De l’intérieur, en particulier, parce que les moustiques et les mouches sont tellement féroces là-bas que certains soirs, il nous était tout simplement impossible de sortir. Pour le reste, nous avons découvert une région majoritairement peuplée d’Autochtones. Nous étions d’ailleurs sur place pour la Journée nationale des Autochtones et nous attendions à assister à un grand nombre de festivités, mais nous n’avons malheureusement rien vu. Finalement, il s’agit d’un jour férié comme les autres (si ce n’est qu’il ne doit pas être férié ailleurs…). Les paysages sont très jolis, et sûrement grandioses dans les endroits inaccessibles. Dans les endroits accessibles, on est dans la forêt boréale la plupart du temps, jusqu’à Yellowknife où la toundra commence (enfin…) à pointer le bout de son nez. Cela nous a un peu étonnés, car nous pensions que la toundra était la végétation caractéristique des T. N.-O. Que nenni! Du bois, du bois, du bois, du bois brûlé (les Territoires subissent très souvent d’énormes feux de forêt, ce qui permet à cette dernière de se régénérer… et aux morilles de pousser), du bois, du bois… Ah, un lac! Bref, vous avez compris.

Après avoir franchi le 60e parallèle (qui N’EST PAS le cercle polaire arctique), nous avons emprunté la routes des chutes, sur laquelle on peut observer… des chutes d’eau, ha ha! Très jolies, ceci dit. La route porte bien son nom.

Puis nous avons roulé tout droit jusque Hay River, sur la rive du Grand Lac des Esclaves. Les fonctionnaires sont actuellement en grève, donc les services sont plutôt limités. Ajoutez à cela la Journée des Autochtones, et vous aurez une idée des activités offertes dans la ville. Bon, par contre, il fait CHAUD! Et le camping est agréable, avec une plage sur le bord du lac. C’est donc là-bas que nous avons assisté à notre premier « coucher de soleil » de minuit… ou plutôt de 23 h 30 environ. Le soleil disparaît, mais la nuit ne tombe pas. Le soleil ne descend pas assez bas. Et comme c’était le solstice, c’était vraiment Le plus long jour de l’année. C’est assez perturbant, on se sent fatigué mais les gens poursuivent leurs activités… Les moustiques aussi! En tout cas, c’est une belle expérience.

Nous avons ensuite repris la route pour nous rendre à Yellowknife, la capitale. On devait s’arrêter à Fort Providence en chemin pour camper, mais finalement, nous y sommes arrivés plus vite que prévu et avons décidé d’aller directement à Yellowknife, vu le manque d’activités dans la bourgade. 400 km plus tard, nous voilà dans la grande ville (un peu moins de 20000 habitants)! Là-bas aussi, c’est férié, donc pas grand-chose à faire. Nous allons tout de même manger au « très célèbre » Wildcat Cafe, où nous payons plus pour le lieu que pour la qualité du repas. Mais le bâtiment est joli.

Nous nous promenons au bord du lac (des Esclaves, toujours), d’où l’on peut admirer les maisons-bateaux, très typiques. C’est vraiment joli, et plutôt sympa de devoir prendre le bateau pour se rendre en ville. On ne peut s’empêcher d’imaginer à quoi cela ressemble l’hiver, quand par -40, c’est à pied, et dans le noir, qu’on traverse le lac pour aller faire ses courses. Ça fait rêver, non? Nous, oui…

Le lendemain, tout est toujours fermé ou presque, le jour férié étant tombé en fin de semaine, il était reporté au lundi. Nous en avons profité pour aller visiter le Parlement. Même sans guide, c’était vraiment très intéressant. Le lieu est vraiment étonnant. Ici, place à la neutralité. Tout le monde peut devenir membre du Parlement, il suffit d’être élu. Pas de représentation politique. Le climat est à la discussion et à la négociation, sur un pied d’égalité. L’architecture du bâtiment est elle aussi très intéressante : circulaire et vitré, pour profiter au maximum de la lumière, toujours présente en été, absente en hiver, ainsi qu’en représentation de la discussion et de la transparence. Une bien belle expérience! À part cela, nous avons tenté une percée dans un sentier autour du lac, mais avons vite renoncé à cause des moustiques, encore… Nous avons donc décidé d’aller nous enfermer dans un autre lieu soi-disant mythique, où l’on est censé manger le meilleur fish ans chips de la ville : le Bullock’s. Là encore, c’est surtout l’ambiance qui est intéressante. Pour le reste, c’est surtout cher.

C’est donc le ventre plein que nous quittons Yellowknife et que nous reprenons la route pour l’Alberta. Après un nouvel arrêt au petit camping du 60e parallèle pour la nuit, nous roulons droit au sud, sans faire beaucoup d’arrêts. Notre objectif est maintenant de rejoindre Jasper, où nous avons prévu passer deux nuits pour faire deux randos qui nous attirent depuis longtemps. Nous sommes chanceux : le soleil est au rendez-vous, nous avons réussi à réserver un emplacement de camping (sinon, pas de camping à Jasper, surtout lorsqu’il fait 30 degrés… Problème récurrent), et il n’y a pas encore trop de monde. Nous profitons donc du vendredi pour aller découvrir le canyon Maligne, jolie petite marche tranquille où nous n’avions pas encore eu l’occasion de nous rendre.
Après cela, il fait chaud et la journée n’est pas finie, nous décidons donc d’aller tenter une baignade dans le lac Agnès. Nous nous attendons à une température glaciale dans cette eau turquoise, et bien pas du tout. C’est frais, c’est sûr, mais bien agréable. Une première pour nous, qui ne nous sommes que rarement baignés au Canada en 8 ans. Dans cet environnement, c’est magique.
La soirée au camping est assez ordinaire. Nous avons un emplacement du côté des gros VR pour pouvoir nous brancher, car il faut recharger la batterie du van en prévision de la prochaine nuit de camping sans service. Du coup, nous ne voyons personne ou presque. Tout le monde autour de nous est enfermé dans son gros véhicule et regarde la télé ou écoute la radio 😦 Les gens sortent juste deux minutes de temps en temps pour promener le chien, et ils retournent se rafraîchir dans leur véhicule climatisé.
C’est vraiment spécial et pas tout à fait notre vision du camping. Au moins, nous aurons eu l’occasion de voir à quoi cela ressemble une fois. Ce n’est pas notre tasse de thé! En tout cas, nous étions très tranquilles dehors et avons pu profiter de notre dernier achat : une TENTE MOUSTIQUAIRE!!! On ne sait même pas comment ni pourquoi on a attendu aussi longtemps pour acheter ça. Ça change la vie!! On peut rester dehors et manger tranquillement, sans être dérangés par les nuées de moustiques et autres insectes. Franchement, c’est l’investissement de l’année. On ne peut pas regretter, et on a hâte de retourner camper pour en profiter. Ah, et ce camping aura eu aussi l’avantage de nous permettre de nous doucher. Cela devenait plus que nécessaire, après toute cette route et ces nuits passées uniquement dans des endroits sans sanitaires. Hum hum…

Le lendemain, direction le sud pour aller marcher jusqu’au Wilcox pass, rendez-vous raté d’il y a 3 ans, lorsque nous avions abandonné cette randonnée entamée avec Clem et Manu parce qu’il y avait trop de vent. Le mal est réparé, et nous avons encore une fois découvert les Rocheuses comme nous les aimons, avec leurs près alpins, leurs pierriers, leurs lacs et leurs glaciers. Les photos parlent d’elles-même.

Après cette belle journée, nous crevons de chaud, mais encore une fois, pas de douche pour nous rafraîchir dans le camping sans service. Qu’à cela ne tienne, nous sommes quasiment sur les rives de la rivière Athabasca. Nous sommes donc allés nous tremper pour la première fois dans une rivière de glacier émeraude. Pour le coup, c’était vraiment froid et nous ne nous sommes pas prélassés dans le bain. Mais nous nous sentions vraiment mieux après et avons pu profiter pleinement de la soirée au coin du feu (sous la tente moustiquaire, ha ha!).

Dimanche, dernier jour de vacances et retour à Canmore. Mais nous nous arrêtons en chemin pour randonner à Parker ridge, ce qui nous a permis d’admirer le magnifique glacier Saskatchewan, où prend sa source la rivière du même nom. Encore une fois, nous ne sommes pas déçus et terminons nos vacances sur une très belle note.

C’est donc la tête remplie de souvenirs que nous reprenons notre quotidien, après 12 jours d’évasion et de dépaysement total, et un périple de 3780 km. Et bien contents de cette expédition qui nous a permis de découvrir une autre partie de notre beau Canada!


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