Enfin… Après trois ans de démarches administratives, puis d’attente, puis de démarches administratives, puis d’attente, ça y est : nous sommes citoyens canadiens! Il nous aura fallu faire preuve de patience pour finalement y parvenir, mais c’est fait, nous avons assisté à la cérémonie de citoyenneté, dernière étape du processus, jeudi dernier. Il ne s’agissait clairement que d’une formalité, une « remise de diplôme » pendant laquelle nous devions prêter allégeance à la Reine et chanter l’hymne national. Ceci dit, je me suis moi-même étonnée de ressentir autant d’émotion le moment venu, moi qui pensais que le fait de devenir Canadienne, ou plutôt Franco-Canadienne, ne me ferait pas grand-chose. En fait, je me suis rendue compte en écoutant le juge nous expliquer ce que signifiait devenir Canadien que cela avait une réelle importance à mes yeux. Nous avons choisi de demander cette nationalité, après avoir vécu plusieurs années dans notre pays d’adoption, et cette démarche étant volontaire et réfléchie, elle en est d’autant plus importante. J’en ai pris conscience la semaine dernière et ai trouvé le moment particulièrement émouvant.





La cérémonie ayant lieu la veille du long week-end de Pâques, nous avions décidé d’en profiter pour ressortir M. Leblanc du garage (enfin, M. Legris, plutôt, vu l’état de saleté dans lequel il se trouvait…) et de partir en vadrouille pendant quatre jours. Nous sommes donc partis vers le sud en direction du parc des Lacs Waterton, où nous devions passer deux jours, puis remonter par la route des Kootenay, ce qui devait nous donner l’occasion de passer par Fernie, que nous ne connaissions pas, et par les sources d’eau chaude Lussier, où nous souhaitions nous rendre depuis longtemps. Mais vous l’aurez compris, notre chemin a été semé d’embûches et tout ne s’est pas passé exactement comme prévu.
D’abord, puisque nous allions camper dans des températures vraisemblablement peu élevées, avant de partir, Stéphane a voulu remplir le réservoir de propane pour que nous puissions nous chauffer au besoin. Problème : le seul endroit qui fait ça à Canmore ferme à 17 h… Pas grave, on fera ça sur la route. Fait important : c’est la première fois que nous faisons le plein de propane.
J’insistais depuis longtemps pour aller à Vulcan, et enfin, l’occasion se présentait : ce serait donc notre premier arrêt. Pour l’anecdote, Vulcan, petite ville d’environ 1800 habitants, est « internationalement connue » (hum hum) par les fans de Star Trek (dont nous ne sommes pas), et vit principalement du tourisme (mais l’été seulement, hein, faut pas déconner) lié au célèbre univers, en raison de son nom, similaire à celui de la planète Vulcan (Vulcain, en français) : http://www.townofvulcan.ca. Bref, encore une attraction quétaine digne des plus belles découvertes canadiennes. La ville est citée dans les guides touristiques de l’Alberta, et depuis notre arrivée, je rêvais de m’y rendre. Nous avons essayé d’y envoyer tous les touristes qui sont passés par chez nous, et avons seulement réussi à convaincre Élise et Pierre-Jean l’an dernier. Ils en étaient revenus enchantés et nous avaient raconté à quel point l’expérience avait été enrichissante. Les photos qui suivent leur sont donc dédiées…






Les amis, vous aviez bien raison : c’est POURRI!!! Mais au moins, on l’a fait nous aussi, vous n’êtes donc plus les seuls à avoir souffert 🙂 En tout cas, c’est là-bas que nous avons fait notre seconde tentative de remplissage de réservoir de propane… en vain. Ben quoi, dans cette ville fantôme, il ne fallait pas s’attendre à réussir non plus. Surtout un week-end férié. Le gars assermenté pour remplir les réservoirs de propane était déjà parti. Alors on est partis nous aussi.
Nous sommes arrivés à Waterton dans le noir ou presque, et avons trouvé les emplacements de camping gratuits hors saison. Oui, parce que Pâques, c’est hors saison, et tout est fermé dans le parc. Nous le savions, mais comptions tout de même pouvoir faire quelques petites randos et voir un paysage d’hiver dans ce parc que nous n’avons vu que l’été. Raté. pas de paysage d’hiver (plus de neige), mais un froid polaire en raison du vent glacial qui souffle en permanence dans cette région. Et comme tout est fermé, personne n’est là pour nous renseigner sur les éventuelles activités. Vous l’aurez compris, on n’est pas restés.






Après une nuit, nous avons décidé de partir et de nous rendre directement en Colombie-Britannique, vers le parc provincial Whiteswan lake et ses sources d’eau chaude. En chemin, nous nous arrêtons une fois à Pincher Creek, près de Waterton, pour tenter de remplir le réservoir de propane. Le pompiste nous dit qu’il n’a jamais vu ce type de robinet et qu’il ne peut pas remplir notre réservoir. Il ajoute qu’il nous sera probablement impossible de le remplir ailleurs. Encourageant.
Nous poursuivons notre route jusque Fernie, avec un court arrêt en chemin à l’endroit de l’éboulement de Frank, qui a eu lieu en 1903 (http://en.wikipedia.org/wiki/Frank_Slide). Le site est clairement visible et très impressionnant.


Bref arrêt à Fernie ensuite pour manger. Nous nous attendions à trouver une ville très touristique et une station de ski gigantesque. Pas du tout. La station de ski est riquiqui, et en cette période de l’année, vraiment pas à son avantage. La ville, quant à elle, est plutôt moche, mise à part peut-être la rue principale. Franchement, pas de quoi s’extasier.
L’arrêt suivant a lieu entre Fernie et Cranbrook, où nous voyons une station service vendant du propane. Là, nous découvrons quelque chose : la dame qui nous sert enlève un bouchon du robinet… Aaaah, mais cela change tout. Petit à petit, on avance 🙂 Donc le robinet est tout à fait normal, il suffisait de l’ouvrir. Par contre, il semble difficile de visser le tuyau, et il commence à pleuvoir; la dame n’a pas trop envie de se faire tremper et nous dit qu’elle n’y arrive pas. Elle nous envoie à Cranbrook, la prochaine ville. Grrr… Arrêt, donc, à Cranbrook, à l’endroit indiqué. Et là, miracle, le jeune homme retire le bouchon, demande à Stéphane s’il a déjà rempli de réservoir. Stéphane répond que non. Le gars branche alors le tuyau au robinet, et remplit le réservoir sans problème. MIRACLE!!!! Au moins, maintenant, on sait que notre van est normal, et qu’on peut le remplir de gaz. Par contre, on n’a pas réglé le problème du chauffage qui ne chauffe pas, mais ça, c’est une autre histoire sur laquelle je reviendrai une autre fois.
Réservoir rempli, direction le parc provincial où nous avons bien l’intention de nous tremper dans les sources avant la nuit. Et là, au moins, nous ne sommes pas déçus. Après 15 kilomètres de route de gravelle (les parcs provinciaux de Colombie-Britannique semblent tous être comme cela…), elles sont bien là, à peine aménagées, dans la rivière, et très chaudes! Un vrai bonheur. Nous y retournons le lendemain après le petit déjeuner, avant de reprendre la route pour Canmore. Nous rentrons en fin d’après-midi, non sans quelques émotions : une tempête de neige se lève sur la route du parc des Kootenays. Bien sûr, nous n’avons pas de pneus neige. Après une belle frayeur, nous sommes contents de retrouver la transcanadienne qui nous ramène à Banff, puis à Canmore. La soirée sera beaucoup plus tranquille, et la fin du week-end aussi!
Pour finir, un élément s’ajoute à la liste des « plus gros trucs du monde » présents au Canada. Cette fois, nous avons pu voir le plus gros camion du monde. Mais là, on pense qu’on s’est fait un peu avoir, parce que le plus gros camion du monde, on l’avait déjà vu à Fermont, dans le nord du Québec. Il s’agissait d’un camion pour les exploitations minières. La région que nous traversions étant elle aussi une zone minière, nous pensons qu’il s’agit du même appareil. Il faudra comparer…
