Fin de semaine quétaine

Samedi, nous avons pris la décision de repartir pour deux jours et de profiter de la longue fin de semaine de la fête du travail. La question était de savoir où aller, sachant que nous cherchons tout de même à découvrir des choses chaque fois que nous faisons une escapade. Notre choix s’est donc porté sur Drumheller, petite ville située à 120 km au nord-est de Calgary, pour plusieurs raisons :
1) nous n’y sommes jamais allés,
2) c’est censé être un lieu assez touristique, ce sont les badlands et
3) il y fait beau et chaud.

La région, ancien bassin minier longtemps exploité, vit à présent principalement du tourisme. En effet, le climat et le caractère géologique des badlands en font un lieu propice à l’exploitation du sous-sol (le pétrole et le gaz naturel ont remplacé le charbon aujourd’hui) et à la découverte de fossiles et autres spécificités de ces terres arides. Pour info, le nom « badlands » (mauvaises terres, en français) signifie « terre mauvaise » dans une langue indienne locale (j’ai oublié laquelle, pardon…) ; les premiers Québécois à avoir exploré la région parlaient également des « mauvaises terres à traverser » lorsqu’ils sont passés par là. En route, donc, pour la capitale canadienne du dinosaure. Si vous aimez le kitsch, vous allez être servis!

Sur la route de Drumheller, on croise des statues bizarres…

Nous n’avons pas cherché beaucoup et avons décidé de suivre ce qu’indiquait le Lonely Planet pour organiser notre visite du coin. Les activités ne semblent pas très nombreuses et ressortent tout le temps, dans tous les documents que nous avons pu consulter. Première « difficulté », trouver un camping. Ici, pas de parcs provinciaux ni nationaux, ou si, mais sans camping. Il faudra donc passer par un camping privé, ce qui n’est pas forcément plus mal, en général, c’est moins cher. Les quelques campings que nous avons trouvés n’ont pas de site Internet : il faut téléphoner. Pas de réservation, même par téléphone, c’est au premier arrivé, premier servi. Parfait ! Nous partons donc à 9 h 30 dimanche, histoire d’arriver pas trop tard. Nous bifurquons vers le nord à Calgary et l’on se rend vite compte que l’on est de retour dans les prairies : ce ne sont que des champs à perte de vue. Avec en plus, les puits de pétrole. Plus on se dirige vers le nord, plus il y en a. Cela nous rappelle vaguement le sud du Chili.
Nous arrivons au camping de Rosedale, à 5 km de Drumheller, vers 11 h 30, où nous trouvons sans problème un emplacement pour la nuit. Nous étions venus chercher le soleil et la chaleur, nous ne sommes pas déçus, il fait 30 degrés ! Ça fait du bien !!! Mais du coup, nous sommes contents que le camping soit bien ombragé. Après avoir rapidement mangé sur notre emplacement, nous partons à la découverte de la région. Premier point d’intérêt : les hoodoos, formations géologiques en forme de champignons qui résultent de l’érosion des sols.

Nous en avions déjà vu en Argentine, mais ici, la roche est différente. Il y en a peu, mais on peut bien les observer. Par contre, le tour est vite fait, et nous reprenons vite la route pour le deuxième point d’intérêt : le village de Wayne, ancien village minier de 28 habitants, que l’on atteint par une route de 6 km, qui compte pas moins de 11 ponts. La route est vite faite. On traverse effectivement 11 ponts, et au bout, le Last Chance saloon, relique du passé devenu lieu touristique. À part cela, on a surtout l’impression d’être arrivé dans un village fantôme.

La visite est vite faite et nous repartons, direction Drumheller cette fois. C’est là que commence la partie kitsch. La ville n’ayant pas grand-chose à offrir si ce n’est le fameux Royal Tyrell museum (visite prévue demain), elle mise tout sur la paléontologie : c’est là que l’on peut voir le plus grand dinosaure du monde (on peut même y monter, pour la modique somme de 3 $, si si…), et chaque coin de rue Possède son dino, dans un posture différente à chaque fois. Il faut le voir pour le croire ! Pour le reste, on se croirait encore plus dans une ville fantôme qu’à Wayne, tout est fermé. C’est assez étonnant pour une ville « touristique », un week-end férié… Les seuls lieux un peu animés sont l’office de tourisme, où trône fièrement l’immense T-Rex, parce qu’il y a des jeux d’eau et que les enfants peuvent s’y rafraîchir (on suspecte que toutes les familles de la ville viennent passer leur temps libre à cet endroit), et, comme dans toute bonne ville nord américaine, le « mall », ou centre commercial, avec son Mc Do, son Canadian Tire, son A et W… Autant dire que nous ne nous attardons pas, et nous filons faire la boucle touristique qui nous fait parcourir les badlands au nord de la ville.

Il nous semble tout de même important de noter que Drumheller, outre le fait qu’elle possède le plus grand dinosaure du monde, possède également le seul IGA ouvert 24 h sur 24 que nous ayons vu au Canada (on se demande encore pourquoi ils ont besoin d’un supermarché ouvert 24 h sur 24 là-bas…) et le Wal Mart le plus pourri du Canada (pas de photos à l’appui, c’était vraiment, mais vraiment, trop pourri), ce que nous considérons comme un exploit pour une si petite ville. Après cette journée bien remplie, nous rentrons au camping profiter de la soirée. Pour le coup, on apprécie vraiment de pouvoir rester dehors jusque tard, au coin du feu.

Lundi, nous nous levons à 9 h après une bonne nuit, et levons le camp vers 10 h, en direction du Royal Tyrell museum de Drumheller. Nous y passons une bonne partie de la journée. Le musée, de renommée internationale, est très complet et présente un nombre incroyable de fossiles trouvés dans la région. On peut y observer des dinosaures quasiment entiers, c’est assez impressionnant. En fait, il a été installé à cet endroit en raison de la richesse du sous-sol dans la région, et des fouilles ont lieu en permanence aux alentours. Il s’agit d’ailleurs d’un centre de recherche très important en Amérique du Nord.

Après ces quelques heures instructives, il est temps de reprendre la route de Canmore. Nous faisons un bref arrêt au point de vue du Horseshoe canyon, pour observer une dernière fois le paysage si caractéristique des badlands, puis repartons pour les Rocheuses. Cette fois, nous passons par la route 1A plutôt que par la 1, que nous empruntons toujours d’habitude. Il s’agit de l’ancienne route qui reliait Calgary à Banff avant la construction de la plus grande highway 1. Nous apprécions vraiment le paysage qu’offre cette route, que nous n’avions jamais prise. C’est plus vallonné et la vue sur les Rocheuses est imprenable. Nous sommes de retour chez nous vers 19 h, sous un beau soleil. Zut, on a manqué le festival annuel des jeux d’Écosse de Canmore dimanche ! Pas le choix, l’an prochain, on restera voir ça !


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