Méchante semaine!

Eh bien on peut dire que des semaines comme celle-là, on ne court pas après… En effet, après avoir bien profité de notre dernier week-end dans les Rocheuses, lundi, ce n’était plus la même histoire.
Tout à commencé lorsque, en manque de travail, j’ai réclamé de l’ouvrage à mon client. Je n’ai pas eu à attendre trop longtemps, on m’a rapidement envoyé quelque chose. Seul problème, Lexi-tech est passé à Trados Studio 2011 (nouvelle version du logiciel que nous utilisons pour travailler). C’était prévu, donc rien de grave. En ce qui me concerne, j’avais choisi de ne pas acheter cette nouvelle version, puisque je disposais d’une version intermédiaire, normalement compatible. Eh bien non, ce n’est pas compatible. Ou plutôt si, mais cela aurait demandé aux personnes qui m’envoient du travail de préparer les demandes exclusivement pour moi, ce qui n’était pas vraiment raisonnable. Alors voilà, lundi soir, nous avons fait une dépense imprévue de près de 200 $. Ça commençait bien.

Mardi, il pleuvait. Mais vraiment. Une pluie battante qui tombe tout droit, sans vent. Un vrai déluge. Du coup, on n’a pas mis le nez dehors. Ce n’est que tard dans la soirée que j’ai profité d’une accalmie pour aller chercher le courrier. Je suis revenue toute contente avec en main une enveloppe de Citoyenneté et Immigration Canada : on l’avait presque oublié, mais nous avons présenté notre demande de citoyenneté il y a un an. Enfin des nouvelles, et qui sait, peut-être une date d’examen ?! Et bien non ! Nous en sommes bien loin. Au lieu de nous convoquer pour passer l’examen qui nous délivrera le fameux sésame, on nous envoie un nouveau formulaire à remplir. En fait, il faut quasiment refaire toute la demande. Et les demandes pour l’immigration, c’est la Maison qui rend fou… Ils veulent tout savoir (alors qu’ils savent déjà) : quand nous sommes arrivés au Canada, quand nous sommes devenus résidents permanents, quand nous sommes sortis du territoire (a priori, le problème, c’est le voyage en Amérique latine, ils veulent toutes les dates d’entrée et sortie des différents pays), preuves de résidence au Canada, preuves d’emploi au Canada, preuve d’intégration (membres d’une association, d’un groupe, etc.), bref QUE DU BONHEUR. Ce qui énerve dans tout cela, outre le temps que cela va nous prendre, c’est que cela signifie qu’on n’est vraiment pas prêts de devenir citoyens canadiens, s’ils en sont encore à se demander si nous sommes bien admissibles…

Du coup, tant qu’on y était, on s’est penché sur la résidence permanente, car sachant que nous ne serons pas citoyens de si tôt, il nous faut renouveler notre carte de résident, qui arrive à échéance en octobre. Vu le temps de traitement, faut pas traîner. Alors on va tout faire en même temps. Et là, c’est encore pire (on pensait pas ça possible…). On nous demande tellement de renseignements que c’est à se demander s’ils savent que nous sommes résidents permanents. Franchement : photocopies de TOUTES les pages de TOUS les passeports en notre possession depuis les cinq dernières années, photocopies de tous les relevés d’imposition, liste de tous les pays visités depuis cinq ans (avec dates d’entrée et de sortie) et, tenez-vous bien, traduction de tous les tampons qui ne sont ni en français ni en anglais (!!!). Pour l’anecdote, nos tampons sont en espagnol (ou portugais pour deux d’entre eux), et, sachant que ce qu’il faut traduire, en fait, c’est la date et « entrée » ou « sortie », et que je suis traductrice, je me suis dit qu’au moins, c’était pratique. Mais non, ce serait trop simple. Je n’ai pas le droit de faire la traduction moi-même, ni aucun membre de notre famille, d’ailleurs. On sait jamais, quelques fois que je voudrais mentir et faire croire qu’on est allé an Chine alors que le tampon est du Pérou. Bref, il faut que nous trouvions un traducteur espagnol/portugais – anglais ou français qui voudra bien attester qu’il a fait la traduction et que ce qu’il a traduit est bien la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. Franchement, si c’est pas se moquer du monde, on se demande bien ce que c’est…

Mercredi, il pleuvait. Comme la veille. Sans arrêt. Je suis quand même allée chercher le courrier. Je pense que c’était la dernière fois. Je ne veux plus ouvrir cette boîte. Je suis revenue encore une fois avec une enveloppe de Citoyenneté et Immigration Canada, à mon nom seulement. Que me veulent-ils encore ? Roulement de tambour… Et oui, j’ai gagné le gros lot : je dois faire prendre mes empreintes digitales ! Je dois avoir un nom trop commun, et du coup, ils ne sont pas certains que je n’ai pas de casier judiciaire, que je ne suis pas sous le coup d’une ordonnance de probation, que je ne bénéficie pas d’une libération conditionnelle, bref, que des choses comme ça qui m’interdiraient de devenir citoyenne canadienne. Alors, quand même, je continue à râler un peu, parce que j’ai fait faire mes empreintes digitales il y a trois mois pour m’inscrire au Programme de marchandises contrôlées pour le boulot, qui me permet de traduire des documents confidentiels pour l’armée et tout. Il n’y a pas plus sécurisé que ce truc-là. J’avais déjà fait prendre mes empreintes au Québec quand j’avais dû demander une cote de sécurité, encore une fois pour traduire des trucs confidentiels. Ils pourraient pas essayer un peu de communiquer entre ministères, sérieusement ? Vous me direz, c’est pas si grave, et c’est vrai, c’est pas si grave. Ce ne sont que 15 $ de plus, après tout, c’est pas la mort. Sauf que maintenant, on habite Canmore. Et à Canmore, ben, on peut pas se faire prendre ses empreintes digitales. Parce qu’ici, ce sont des organismes privés qui font cela. Et à Canmore, y en a pas ! Alors on fait quoi, dans ces cas-là ? On va à Calgary, bien sûr. Et alors là, je râle vraiment, parce que du coup, c’est pas 15 $ que ça va coûter, si on inclut les 300 km aller-retour pour aller à la grande ville ! Alors je suis bien décidée à harceler la GRC pour voir avec eux s’ils peuvent pas me le faire. Mais pour l’instant, je ne peux pas, en raison des derniers événements, beaucoup plus importants, et qui font tout de suite relativiser les petits soucis du quotidien que je viens de vous exposer.

Avec toute cette pluie, depuis jeudi, Canmore est en état d’alerte. Nous faisons la une des journaux canadiens en raison des inondations, des évacuations, des glissements de terrain, des routes coupées, etc. Le Cougar creek est sorti de son lit, a inondé, voire emporté, toutes les habitations qui le bordaient, il a inondé la transcanadienne, ce qui a forcé les autorités à fermer la route dans les deux sens. De nombreux ponts sont tombés, des éboulements ont eu lieu sur la route entre Canmore et Banff. En fait, c’est tout le sud de la province qui a été touché, et principalement les villes de High River (qui porte bien son nom), de Canmore, de Calgary ensuite, et dernièrement de Medicine Hat. Les images parlent d’elles-mêmes, c’est tout simplement incroyable.
http://www.huffingtonpost.ca/2013/06/22/alberta-flooding-2013-pictures_n_3483989.html#slide=2602879

En ce qui nous concerne, nous avons la chance de nous trouver en plein centre-ville, et nous n’avons pas été touchés. Nous n’avons pas été inondés, nous avons simplement eu une coupure de courant pendant deux heures.

Mais à part cela, mis à part le fait que nous ne sommes pas sortis de chez nous, la vie a continué normalement, nous avons travaillé comme tous les jours. En revanche, tous les autres quartiers ont été touchés. Depuis hier, samedi, la pluie a plus ou moins cessé. Il tombe encore quelques averses de temps en temps, mais le niveau de la rivière baisse. Les gens ont pu retourner chez eux hier, sauf ceux qui ont tout perdu car leur maison a été complètement détruite. Les seules préoccupations maintenant concernent l’eau portable (nous devons faire bouillir l’eau avant de la boire car des canalisations ont lâché et l’eau est contaminée) et la transcanadienne (la route est toujours fermée entre Banff, Canmore et Calgary). Nous blaguons souvent au sujet du Canada et de sa route unique, mais là, ça se vérifie, le réseau routier restreint a ses limites, et on voit bien que lorsqu’une route (la seule) est coupée, tout est paralysé. Alors les ouvriers travaillent d’arrache-pied jour et nuit pour réparer tout cela, mais une chose est sûr, Canmore va avoir du mal à s’en remettre !


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