Pampa et Selva

Nous voici de retour de cinq jours d’excursion : trois jours dans la pampa, deux jours dans la selva. La pampa, ce sont les plaines, en quechua. Un milieu humide, plat, actuellement sous l’eau parce que c’est la saison des pluies. On s’y déplace en bateau. On y rencontre une grande quantité d’animaux (plus visibles en saison sèche), comme les singes, les alligators, les tapirs, les dauphins de rivière, une multitude d’oiseaux, et bien sûr, les moustiques. La selva, au contraire, c’est la jungle, la vraie. Le climat est un peu moins humide (mais à peine), il y a donc moins de moustiques (véridique). Par contre, on y voit moins d’animaux (aussi parce que nous ne nous sommes pas enfoncés très profondément dans la jungle et que que nous étions aux abords d’une communauté), mais plus de végétaux (il y a des arbres fruitiers en pagaille, miam !).

Nous avons donc passé trois jours et deux nuits dans la pampa. Nous sommes partis de Rurrenabaque en 4×4 (3 h de route sur du sentier) pour rejoindre le point d’embarquement en bateau. De là, nous avons passé 2 h 30 sur l’eau jusqu’au lodge où nous étions logés. Quand on dit lodge, n’imaginez pas la superbe auberge grand luxe. Il s’agit d’une maisonnette sur pilotis (sous nos pieds, de l’eau, et notre ami Pedro, l’alligator du coin. C’est son territoire, il reste là tout le temps. Rassurant, n’est-ce pas ?) composée de trois dortoirs immenses remplis de lits, tous munis de leur moustiquaire. Nous, on a de la chance, nous avons négocié la seule chambre double. Mais comme il y a à peine des murs et pas de fenêtres, l’intimité est plutôt limitée… Mais pas grave, pour le même prix, nous pouvons au moins dormir ensemble ! Ajoutez à cela quelques toilettes et douches (froides, bien sûr. En même temps, vu la chaleur qu’il fait, l’eau chaude serait un caprice) posées au bout d’un ponton, une cuisine et une salle à manger, et voilà, vous avez une idée de notre maison pour trois jours. Impossible de quitter l’auberge autrement qu’en bateau, tout est dans l’eau. C’est vraiment rigolo. Nous sommes cinq pour cette excursion, c’est donc quasiment un tour privé. Plus notre guide Oscar et la cuisinière, nous sommes en petit comité.

Au programme de ces trois jours : arrivée en bateau après 2 h 30 d’observation de la faune et de la flore, tour en bateau l’après-midi pour voir d’autres animaux, observation du coucher de soleil sur la pampa depuis le bar local (car eh oui, des bars, il y en a…), retour de nuit en bateau et observation des yeux d’alligators à la lanterne, marche dans la pampa (enfin, dans la bouette jusqu’aux cuisses) à la recherche de serpents, anacondas, et autres, re-tour en bateau pour aller voir les dauphins de rivière, pêche au piranha, tour en bateau le dernier matin pour retourner voir les dauphins et possibilité de nager avec eux si on veut. Sacré programme. Alors, les impressions au retour : c’est super beau, très dépaysant. Nous avons eu bien souvent l’impression d’être de nouveau à Okefenokee, en Georgie. L’eau noire, les alligators, les tortues, les odeurs, c’était assez semblable. Et nous avons vu plein d’animaux. Dans le désordre : singes-écureuils, dauphins de rivière, toucans (à priori très difficiles à observer, on a eu de la chance), serere (oiseau local, à crête), grues, et bien d’autres sortes d’oiseaux qui nous sont inconnues, alligators, tortues. Par contre, aucun serpent (c’est peut-être mieux comme ça, hi hi), pas de paresseux, ni de tapir. On ne peut pas tout avoir. Et les moustiques, ben ça, oui, on en a vu, et on les a bien sentis, hé hé. On repart avec quelques blessures de guerre. Au final, on est super contents d’avoir pu observer ce monde-là, c’était vraiment intéressant. On a passé un bon moment avec des gens sympa, le guide était cool (bon, un guide bolivien, c’est-à-dire plutôt un chauffeur qui répond aux questions qu’on lui pose, mais pas proactif pour deux sous, mais bon, c’est comme cela ici, nous l’avons compris), on a bien mangé (encore une fois, à la bolivienne, alors pas mal de riz et de patates… Mais c’était bon, on a même eu droit à une bouteille de vil bolivien [sans commentaires] et à un gâteau maison le dernier soir), bref, nous repartons contents. Et nous enchaînons direct sur la selva !

Alors, la selva, encore mieux, nous ne sommes que tous les deux, avec le guide Honorio (qui lui, est très proactif, pour le coup) et la cuisinière Chachi. On a droit à un tour privé. Bon, c’est un peu une arnaque. Enfin, pas vraiment, c’est juste que la proprio de l’agence nous a fortement encouragés à aller à cet endroit (il y avait plusieurs possibilités) parce qu’en fait, l’auberge est à son beau-frère et elle ne paie rien pour y envoyer des touristes. Tout bénéf pour elle. Cela ne change rien pour nous, et au contraire, on se retrouve dans un lieu très familial, en petit comité, je dirais que c’est plus sympa. Par contre, on ne voit pas tout à fait la même jungle que si nous étions allés vraiment dans le parc national Madidi (mais on ne paie pas l’entrée au parc, non plus…). Bref, c’est le Bolivian way…

Toujours est-il que nous passons deux jours vraiment sympa avec un guide compétent, qui nous explique les choses et qui nous parle vraiment. Et il n’a pas la langue dans sa poche ! Il nous fait marcher dans la jungle, en dehors des sentiers, en ouvrant le chemin à la machette, nous fait découvrir des tonnes d’arbres et de plantes, d’oiseaux aussi, on voit même deux sortes de singes, on observe des lucioles, on voit des termites, des fournis énormes, des araignées. On goûte à presque tous les fruits disponibles sur place (plantés par le propriétaire (goyaves, citrons, papayes, ananas, avocats). On mange du yucca, préparé par Chachi. C’est vraiment bon, cela ressemble à la pomme de terre. On fait de l’artisanat, Honorio nous apprend à faire des bagues en coco. Et surtout, on profite du calme et de la tranquillité. À part quelques tronçonneuses (il y a un trafic d’arbres un peu bizarre dans le coin), c’est vraiment tranquille et on en profite. Cela change de Rurrenabaque où l’on entend les motos à tout bout de champ. C’est la principal moyen de locomotion ici. La moto, ça passe partout. Et tout le monde est en moto. Même les taxis sont des motos, nous en avons pris une pour aller prendre le traversier du rio Beni et nous rendre dans la jungle. Et des familles entières se déplacent ainsi, les deux parents et les deux enfants sur la moto, sans casque… C’est un autre monde.

Nous rentrons à Rurrenabaque comblés par ces deux expériences, mais contents aussi de retrouver la civilisation… Par contre, il fait vraiment chaud, personnellement, j’ai hâte de retourner à La Paz pour être plus au frais. D’ailleurs, nous repartons jeudi. Nous devions prendre le temps de retourner à la capitale en voiture, mais tout le monde nous l’a déconseillé à cause de la pluie. Nous repartons donc en avion : deuxième trou dans le budget. Mais nous n’avons pas vraiment le choix, c’est une question de sécurité. En attendant, on se la coule douce à Rurre, on ne fait rien (il n’y a pas grand chose à faire de toute façon). On se repose (il fait trop chaud pour faire autre chose), on boit des jus de fruits frais trop bons, on écoute la pluie tomber… Demain, nous prenons l’avion à midi. Nous avons quelques activités prévues autour de La Paz pour les prochains jours, puis nous nous dirigerons vers le lac Titicaca et la frontière péruvienne.


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