Valle Fertíl. Petit bled un peu paumé à 4 h de route de San Juan. Nous sommes arrivés hier soir vers 18 h, et avons fait la rencontre d’Anh et de Bruno, deux Français en voyage pour un an, au terminal de bus, alors que nous cherchions un camping. Après en avoir fait deux, tous deux fermés, nous en trouvons un troisième. Le propriétaire, très gentil, nous fait la nuit à 20 pesos par tente. Imbattable !
Nous nous sommes ensuite organisés, un peu difficilement en raison du rythme de vie très tranquille ici, et du fait que sommes dimanche, pour trouver une agence de voyage pour nous emmener au parc Ischigualasto, et pour trouver un magasin ouvert.
Ce soir, on s’en met plein la panse : asado et vin local. Le boucher nous a gâtés, sa viande est vraiment un délice. Et ce n’est pas Barbak, notre copain chien du camping, qui pourra dire le contraire. Il semble bien content de récupérer les bouts de gras.


Nous partons ce matin à 8 h pour le parc Ischigualasto, avec l’une des deux agence de la ville. 200 pesos par personne, plus 70 d’entrée au parc, ce n’est pas donné. C’est sûr, on ne fera pas d’économies ici. De toute façon, il n’y a pas d’autre moyen pour se rendre dans les parcs. Mais ce que nous allons voir est censé être exceptionnel. C’est le site où les fossiles de dinosaures les plus anciens ont été découverts. Et du point de vue géologique, ce secteur est extrêmement riche.
Nous arrivons au parc à 9 h 15 et partons pour le tour guidé vers 9 h 45. En fait, chacun part avec son propre véhicule, en convoi mené par le guide du parc. Nous parcourons 40 km au total et effectuons 5 arrêts, le tout en 3 heures. Chaque arrêt nous permet de découvrir des formations rocheuses de formes toutes les plus étranges les unes que les autres, des fossiles, des paysages désertiques et arides. Quatre périodes sont représentées ici, et cela est visible dans les quatre types de roches et de couleurs que l’on peut observer. Je n’entrerai pas dans les détails de peur de dire des bêtises, n’étant pas géologue… En tout cas, nous traversons tantôt le désert, tantôt des paysages lunaires, nous longeons des parois rocheuses d’un rouge flamboyant… C’est magnifique !




Les formations rocheuses sont vraiment étonnantes, et portent des noms qui sons censés refléter les formes : le sous-marin ou le champignon, par exemple. Nous voyons nos premiers vrais cactus, les grands, comme dans Lucky Luke, avec des fleurs au bout pour certains, et expérimentons nos premières chaleurs désertiques. En chemin, nous croisons quelques guanacos, une espèce de tatou, et nous parvenons même à observer quelques condors.
Une fois le tour terminé, nous passons rapidement par le musée où sont présentées des reconstitutions des squelettes de dinosaures dont les fossiles ont été retrouvés dans le parc. Puis nous repartons et sommes de retour à Valle Fertíl vers 14 h 15. Il fait vraiment chaud (40 degrés passés) et nous sommes bien contents de retrouver l’ombre du camping. Nous prenons le temps de manger, puis de ne rien faire. De toute façon, rien n’ouvre avant 18 h au village. Nous devons donc attendre pour aller organiser notre visite au second parc, le parc Talampaya, lui aussi inscrit au patrimoine mondial de l’humanité,
En fin de journée, nous nous décidons et nous mettons en route pour l’autre agence de voyage, pour comparer les prix. Et c’est beaucoup plus intéressant. 125 pesos par personne, qu’on nous baisse à 110 sans rien avoir besoin de négocier. Nous, on dit qu’on cherche pour 100 pesos, on nous répond que c’est faisable si deux personnes se joignent au groupe. Le responsable de l’agence a trouvé ces personnes, il faut juste voir si elles sont intéressées. En attendant, nous allons essayer de faire marcher la concurrence à l’auberge de jeunesse, qui elle aussi organise des déplacements touristiques. Verdict : 170 pesos par personne, le même prix que l’agence avec laquelle nous avons fait affaire hier. Le choix est vite fait. Nous retrouvons notre homme en chemin vers le supermarché. Il a trouvé les deux autres touristes, et nous fait le trajet pour 100 pesos chacun, comme convenu. L’affaire est conclue, départ demain à 7 h.
Une fois cette question réglée, nous allons faire les courses pour l’asado de ce soir. Ben oui, on recommence, ça a bien marché hier, on a envie de se régaler de nouveau. Nous passons notre deuxième soirée à quatre au coin du barbecue, en compagnie de Barbak, le chien errant, qui semble nous avoir adoptés (il a dormi sous notre table cette nuit et nous a accueillis ce soir à notre retour).
Nous allons ensuite nous coucher pas trop tard. Demain, le réveil sonne à 5 h 30…C’est un peu énervant. Le parc Talampaya est un parc argentin, mais la concession du transport touristique à l’intérieur est détenue par une entreprise privée. Cela veut dire qu’en fait, demain, nous ne payons que pour le transport de Valle Fertíl au parc. Une fois sur place, tout se fait accompagné d’un guide, dans les véhicules de l’unique entreprise du parc. Nous, nous trouvons que les prix sont vraiment très élevés pour faire simplement un trajet en bus. D’autant qu’une fois sur place, on paye l’entrée au parc super cher (40 pesos, prix touriste étranger…), et le tour avec l’entreprise, obligatoire (95 pesos). Ensuite, tout ce que nous voulons faire à l’intérieur du parc est payant, en supplément. En ce qui nous concerne, en plus, nous ne retournons pas à Valle Fertíl. Nous voulons camper au parc, puis aller à Rioja ensuite. Normalement, il y a des bus tous les jours qui font ce tronçon de route. Espérons que nous n’aurons pas de mauvaise surprise. Toujours est-il que nous avons un peu l’impression d’être des vaches à lait ici. Et comme il n’y a pas d’autre moyen de transport, nous n’avons pas le choix. Si nous voulons vraiment voir le parc, il faut payer.