Parque Nahuel Huapi

Nous voilà partis pour trois jours de rando.
Direction refugio Frey, refugio Jakob et retour à San Carlos de Bariloche. Cela commence mal. Après un exceptionnel petit déj à l’auberge, nous nous dépêchons d’aller prendre le bus, qui ne passe jamais. En fait, nous nous sommes trompés d’horaire. Nous retournons dons à l’auberge prendre un café avant le prochain bus, et à 10 h, c’est parti, direction Villa Cerro Catedral. C’est la station de ski la plus proche de Bariloche. À 2 000 m d’altitude, elle reçoit environ 2 m de neige de neige au plus fort de la saison. C’est une grosse station. Le sentier part de là. Après une petite demi-heure de bus, nous voilà partis pour une journée de marche jusqu’au refugio Frey. Nous pousserons ensuite un peu plus loin jusqu’à un terrain propice au camping.

La rando commence tranquillement, avec vue sur le lac Gutierrez. Ça monte doucement jusqu’à un premier terrain de camping officiel. Il y a même l’église, et la cloche pour appeler les pèlerins.
Ensuite, ça commence à grimper. Nous avons abandonné la vue sur le lac et entrons dans la montagne, la vraie. Mine de rien, nous partons de 900 m et allons passer à plus de 2 000, donc ça grimpe. Le paysage change totalement, et nous sommes entourés de granit, pendant toute l’ascension jusqu’au refuge Frey.

Une fois là-haut, nous en prenons plein les yeux. Nous sommes au bord d’une lagune turquoise, c’est exceptionnel ! Nous prenons le temps de manger tranquillement au refuge, on s’offre même le luxe d’une petite bière vendue là-haut. Puis nous repartons pour la deuxième partie de la marche. Nous devons sortir du cirque pour rejoindre le cordón (crête) de la montagne. Une belle petite ascension. D’autant que nous n’avions pas prévu qu’il resterait autant de neige. Il faut chercher son chemin et choisir le plus praticable, le tout dans des roches pas forcément très stables. Mais la grimpette vaut la peine. La lagune vue d’en haut est encore plus belle, et nous arrivons bientôt à un deuxième palier : une seconde lagune, encore plus bleue que la première. Elle est entourée de neige et les couleurs n’en sont que plus profondes. Petite pause ici encore, et nous enfilons les guêtres, parce que vu ce qui nous attend, nous allons nous tremper les bas de pantalon. Et effectivement, cette deuxième ascension est encore plus technique que la première. Nous sommes dans la neige fondante, en pente, ça glisse pas mal… D’ailleurs, je me fais une belle petite frayeur en me retrouvant à dévaler la pente sur le ventre, sans savoir comment m’arrêter. J’y arrive finalement et nous reprenons l’ascension, pour finalement arriver au deuxième palier, après une dernière vue de la lagune d’en haut. Nous sommes à plus de 2 000 m d’altitude et nous débouchons dans un autre cirque, entouré de granit. C’est tout simplement magique !

Nous avons donc rejoint la crête de la montagne, et nous nous apprêtons maintenant à redescendre. Ben oui, sinon, il n’y a pas d’intérêt. Nous entamons donc une descente bien plus technique que nous pensions, là encore. Franchement, Marie, merci pour les bâtons de marche. Ils nous servent vraiment beaucoup depuis le début du voyage ! Nous avons une vue splendide sur la vallée en contrebas, mais il nous faut un certain temps pour l’atteindre, vu la pente. C’est limite dangereux, parfois, et nous chutons à plusieurs reprises. Une fois en bas, nous nous attendons à tomber sur la zone de camping assez rapidement. Nous retrouvons de la végétation, et marchons un bon bout de temps. Mais pas de camping. Nous continuons et arrivons bientôt à une nouvelle ascension, la végétation se fait de plus en plus rare, et nous sommes de nouveau dans la roche. Bizarre. Après avoir relu le guide, nous nous rendons compte que nous avons passé le camping. Je croyais qu’il s’agissait d’un campement officiel, bien indiqué, comme le disait le guide. Il n’en est rien et c’était en fait une zone boisée dans laquelle nous pouvions planter la tente facilement. En attendant, nous sommes face à un dilemme : une nouvelle ascension de 400 m se présente devant nous, avec bien sûr la descente qui suit, et impossibilité de camper avant d’être en bas, soit au refuge suivant. Il est déjà 19 h 30. Nous devons faire un choix : monter et aller jusqu’au refuge, mais nous ne savons pas exactement pour combien de temps nous en avons, ou rebrousser chemin. Nous choisissons d’avancer, impossible psychologiquement de redescendre ce que nous avons déjà monté et de le remonter demain. Alors nous grimpons, et profitons de la vue du cerro Catedral derrière nous. Encore une ascension bien technique dans la roche instable, avec un final quasiment à la verticale, dans la neige et au froid, à l’ombre.

En arrivant au sommet, nous retrouvons la lumière, la chaleur, et nous distinguons au loin le refuge Jakob, notre destination finale. La descente est encore une fois aussi difficile que la montée, voire plus, et nous sommes bien contents de retrouver de la terre et non de la roche au bout d’une demi-heure. Il fait encore jour et nous approchons du but. Il ne nous reste plus qu’à traverser la rivière, et à planter la tente. Bien sûr, cela ne se fait pas sans une dernière difficulté, et puisque nous sommes en période de fonte des neiges, nous marchons littéralement dans la boue. Comme en plus nous sommes un peu pressés et fatigués, nous ne sommes plus aussi attentifs, et je me retrouve bien vite sur les fesses, dans la bouette.

Pour l’anecdote, j’avais mon pantalon blanc 😛 Mais ce n’est pas grave, je me relève et nous repartons, pour arriver, enfin, à 20 h 45, au campement béni : 15 minutes avant le coucher de soleil. Nous plantons la tente et allons manger au chaud dans le refuge, puis nous nous retirons pour une nuit bien méritée. Nous avons parcouru 20 km aujourd’hui.


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