Nous quittons l’auberge de jeunesse où nous avons campé (pour 8 000 pesos par personne, en camping, ça fait mal…) et prenons le bus pour aller passer 2 jours à Petrohué, au bord du lac Todos los Santos. C’est le lac qu’il nous faut traverser si nous voulons passer en Argentine à pied. Nous allons voir ce que l’on peut nous dire au bureau du CONAF, mais nous sommes quasiment sûrs de ne plus faire ce parcours. Rien que la traversée en bateau coûte 22 000 pesos par personne. Il n’y a aucun autre moyen de se rendre de l’autre côté. En fait, il y a comme un monopole de l’affaire dans le coin. C’est le même propriétaire qui gère les traversées en bateau, l’hôtel de l’autre côté du lac, et les transports en bus après la traversée. Et cela nous dérange. D’autant plus que, même s’ils ont le monopole, ils n’ont pas été en mesure de nous dire s’il était possible de camper sur les 23 kilomètres qui séparent l’extrémité du lac et la frontière argentine. Vu les horaires, il nous serait impossible d’atteindre la frontière dans la journée, alors sans infos sur le camping, cela nous paraît un peu compliqué. Et l’agence refuse de vendre des billets de bus pour se rendre uniquement à la frontière après la traversée. Soit on paye pour l’intégralité du voyage touristique, soit Petrohué – Bariloché en bateau – bus – bateau – bus et re-bateau, soit on ne fait que la traversée du lac Todos los Santos.
C’est le genre de trucs qui nous énerve, d’autant que le trajet Puerto Varas – Bariloche en bus coûte 13 000 pesos. Du coup, à moins qu’on nous apprenne quelque chose d’exceptionnel à Petrohué, nous allons simplement faire des randonnées à la journée, revenir à Puerto Varas et prendre un bus pour Bariloche. Et effectivement, c’est ce qui se produit. Le bureau du CONAF est fermé. La personne accepte d’ouvrir la deuxième fois que nous frappons, parce que Stéphane la voit par la fenêtre. Bien sûr, elle n’a aucune info à nous donner, si ce n’est que le camping est fermé (génial, heureusement que le patron de l’auberge nous avait dit qu’il y avait un camping privé de l’autre côté de la rivière), et que le sentier que nous voulions fait cet après-midi est, lui aussi, fermé pour rénovations… Ils n’ont même pas une carte des (enfin, du) sentiers à nous donner. La dame nous dit gentiment que nous pouvons toujours faire ce sentier, qui n’est pas balisé, mais à nos risques et périls. Par contre, elle nous demande de nous inscrire au registre si nous le faisons. Franchement ! SEPAQ, viens nous délivrer de cette non organisation totale !!! Heureusement qu’ils ne font pas payer l’entrée au parc.

Du coup, nous prenons le temps de manger, au pied du volcan Osorno, qui a l’air de vouloir se découvrir. Ah oui, j’ai oublié de dire que ce matin, en partant, il pleuvait comme jamais, mais qu’une fois arrivés à Petrohué, les nuages ont commencé à se dissiper, et là, on ne voit pas encore tout à fait le volcan, mais presque. Après le repas, nous décidons d’avancer sur le seul sentier ouvert, celui que nous vouions faire demain, et de voir si nous croisons l’autre. Finalement, nous montons autant que possible en fonction de l’heure, sans croiser aucun autre sentier, et profitons d’un paysage volcanique magnifique et de la vue sur le lac Todos los Santos et le fameux volcan, qui daigne se découvrir en fin de journée. Et le moral est revenu, avec le soleil.

Cela change tout. La rando grimpait bien, vraiment, mais ça fait du bien. Et c’est vraiment magnifique. Nous redescendons vers 17 h, et prenons un petit bateau pour nous rendre au camping.

Le lieu est idyllique. Camping « à la ferme » avec les poules et les vaches, au bord du rio Petrohué. Il n’y a personne, le ciel s’est dégagé, on est vraiment bien. Et le camping nous coûte 4 000 pesos par tente, soit pour 2… Nous rajoutons 1 000 pesos pour la douche à l’eau chaude, que nous aurions bien pu économiser vu la température, mais bon, à ce prix-là, on s’en fiche. Et nous profitons de notre soirée. Seul point noir : les mouches. Nous nous sommes faits agresser et manger jusqu’à la tombée de la nuit, soit jusqu’à ce que nous allions nous coucher. Mais nous avons finalement passé une excellente journée, et l’endroit nous plaît vraiment. Nous nous couchons bien contents !


