Nous quittons Chaitén

Il pleut ! Il pleut ! Et il pleut ! Il a plu toute la nuit. Heureusement, nous avions monté la tente dans l’abri. Mais il y a un sacré vent. Nous commençons à avoir un peu peur que le bateau ne parte pas aujourd’hui. Et là, ça craindrait, parce que nous n’avons pas vraiment envie d’être bloqués ici une semaine de plus (il n’y a qu’un bateau par semaine pour Chiloé). Nous déjeunons et rangeons les affaires.

Et nous allons aller voir au bureau de la compagnie maritime ce qu’il se dit. Ils ne savent rien, et ne sauront pas avant 15 h. Génial ! Bienvenue à Chaitén. C’est comme ça pour tout. 18 h, nous partons enfin ! Après encore quasiment une journée à ne rien faire, à part entretenir le feu, manger, et attendre de savoir si notre bateau va partir, nous embarquons enfin. La compagnie maritime n’a pu nous dire que nous partions qu’à 16 h, à l’heure de départ d’origine… Franchement, nous avons bien cru que nous allions être encore bloqués une nuit à Chaitén. Et sincèrement, cela ne nous aurait pas fait beaucoup rire. On commençait sacrément à s’ennuyer. Bon, à Chiloé, le temps va être similaire. Mais au moins, nous arrivons dans une ville, pas dans un terrain vague déserté, et ça va nous changer de paysage, de toute manière. Nous en avons besoin. Du coup, nous devrions arriver ce soir vers 21 h 30. Espérons que l’auberge où nous comptons aller sera ouverte et qu’il y aura de la place, car à cette heure, nous n’aurons pas le courage de chercher trop longtemps. Surtout après les trois jours que nous venons de passer. On peut vous dire qu’on a besoin d’une douche, et notre linge d’un lavage, car tout sent sacrément la fumée ! Prochaines nouvelles de l’île de Chiloé.

Pour clore le chapitre Chaitén, que nous sommes bien contents de quitter. Il pleut beaucoup, ça, les gens n’y peuvent rien. Mais cela n’aide pas à apprécier les alentours et le paysage. Par contre, cela permet à une végétation exceptionnelle de pousser dans le parc Pumalin voisin. On se croirait dans la jungle. Mais en ville, tout est désorganisé au possible. On ne peut RIEN prévoir, il n’y a aucun service régulier sur lequel on peut compter. Même pour aller au parc, qui est censé être l’attrait touristique de la région, c’est la croix et la bannière pour trouver un transport. Du coup, ça coûte cher, puisqu’une seule personne offre le service. Et la ville a été complètement laissée de côté, quasiment abandonnée. Maintenant, l’État cherche à faire partir les gens pour pouvoir mieux exploiter les ressources, et quelques irréductibles tentent tant bien que mal de maintenir la vie à Chaitén. Ils étaient près de 6 000 avant l’éruption, ils sont à présent 800. Ces gens font preuve d’un courage exceptionnel, et ce, tous les jours, et nous les admirons. Vivre sans eau potable ni électricité pendant deux ans et demi, et sans moyen de tirer de l’argent pendant plus de trois ans, ça relève de l’exploit ! Mais sincèrement, nous ne les envions pas et sommes bien contents d’avoir pu enfin quitter la ville !

Petite parenthèse sur le parc Pumalín. C’était jusqu’à il y a peu de temps le plus grand parc privé au monde. Il appartient à M. Thompkins, créateur et propriétaire des fameuses marques Esprit et the North Face. Lui et sa femme sont propriétaires de plus de 5 000 km2 de terrain au Chili, ainsi que de terres en Argentine. Ce fait a été, et est encore, critiqué par certains, car il semble que l’État chilien accepte facilement de se départir de ses biens en échange d’une belle somme. Mais les gens semblent à présent mieux accepter le fait que grâce à cela, une partie importante du territoire, et particulièrement de la Patagonie, soit protégée, ce qui n’aurait pas forcément été le cas si le gouvernement possédait encore ces terres.


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